Fiches pédagogiques

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Rotation de la présentation

Clinique : présentation du sommet en occipito-postérieure droit ou gauche.

  1. Technique manuelle
    1.1 Introduction
    1.2 Tarnier et Chantreuil
    1.3 1e technique de la SOGC
    1.4 2e technique de la SOGC
  2. Technique instrumentale
    2.1 Ventouse
    2.2 Spatules

Indication : présentation postérieure et non progression

Prérequis :
-Position gynécologique
Vessie vide
-A partir d’une dilatation de 7 cm
-Variété de la présentation connue
-3 tentatives maximum
-Manœuvre à réaliser lors d’une contraction

NB : La manœuvre de rotation peut être précédée d’une légère flexion du mobile fœtal, pendant un effort de poussée, afin de ramener le lambda au milieu de l’aire de la présentation. Attention cette manœuvre consiste à « attirer » le lambda au milieu en agrippant les sutures pariéto-occipitales et non en effectuant un mouvement de « refoulement » du mobile fœtal. Il arrive que cette simple flexion suffise à permettre la rotation.

La main utilisée par l’opérateur varie selon la présentation :
☞ main droite pour les variétés gauches
☞ main gauche pour les variétés droites

  1. Placer l’index et le majeur de sa main en arrière de l’oreille postérieure
  2. Lors d’un effort de poussée ou pendant une contraction utérine, exercer un mouvement de
    rotation vers l’avant en direction de la symphyse pubienne « avec fermeté mais sans
    violence »
  3. Une fois la présentation antérieure obtenue, faire réaliser un effort de poussée à
    la patiente pour « fixer » la présentation
Schéma de la technique de Tarnier et Chantreuil

Similaire à la technique de Tarnier et Chantreuil mais la prise se fait sur les sutures lambdoides

Schéma de la première technique de la SOGC
  1. Placer sa main entière dans le vagin, paume vers le haut, de façon à empaumer le mobile fœtal
  2. Lors d’un effort de poussée ou pendant une contraction utérine, exercer un mouvement d’abduction ou de pronation selon la main utilisée pour imprimer une rotation de l’occiput vers l’avant en direction de la symphyse pubienne « avec fermeté mais sans violence »
  3. Une fois la présentation antérieure obtenue faire réaliser un effort de poussée à la patiente pour « fixer » la présentation
Schéma de la deuxième technique de la SOGC

💡Astuces :
-Il est conseillé de réaliser un contrôle échographique pendant la manœuvre
-Il est possible de lubrifier la main active avec de la Bétadine ou de la Vaseline
-Rehausser la table au maximum permet une meilleure liberté de mouvement pour l’opérateur

⚠️ Attention : une tentative de rotation instrumentale ne se fait qu’à partir d’une dilatation complète, fœtus engagé, lors des efforts expulsifs !

  1. Placer la ventouse au niveau de l’occiput fœtal de façon similaire à une extraction
    instrumentale
  2. Saisir la cupule entre son index et son majeur afin d’exercer un mouvement de flexion/
    rotation de la tête fœtale en direction de la symphyse pubienne

Manœuvre du toboggan

  1. Placer la spatule postérieure en premier (cf mise en place des spatules) puis la spatule
    antérieure
  2. Effectuer des mouvements d’écartement-relâchement (de la même façon que lors de
    l’extraction instrumentale) avec la spatule antérieure afin d’engendrer une rotation de la
    présentation

Examen de seconde ligne

  1. PH et lactates au scalp
  2. Tocométrie interne
  3. Electrodes de scalp

Indications : anomalie du RCF faisant suspecter un risque important d’acidose

Matériel :
– amnioscope
– porte tampon
– compresses stériles
– +/- vaseline (ampoule)
– aiguille/lancette
– tube capillaire

NB : existence de kit prêt à l’emploi
Attention : éviter antiseptique car risque de fausser résultat

Photo du matériel nécessaire

Prérequis :
– à partir de 3-4 cm de dilatation, membranes rompues
– patiente en position gynécologique
– présentation céphalique uniquement

Technique :
1. Placer délicatement l’amnioscope contre le crâne fœtal (en évitant de se positionner sur une bosse séro sanguine afin de ne pas fausser le résultat)
2. Nettoyer le scalp à l’aide d’une compresse stérile sèche
3. +/- application de vaseline sur le cuir chevelu fœtal
4. Réaliser une mini-incision sur le cuir chevelu à l’aide d’une aiguille ou d’une petite lame (lancette) afin de faire perler une goutte de sang
5. Recueillir la goutte de sang à l’aide du capillaire hépariné (quantité de sang nécessaire inférieure pour les lactates que pour le pH)

Schéma du placement de l'amnioscope

Prérequis :
poche des eaux rompues
absence d’infection génitale active à HSV
sérologies VHB, VHC, VHD, VHE ou VIH négatives

Technique :
1. Insérer avec précaution le cathéter dans la cavité utérine (le long du dos fœtal, du côté opposé à l’implantation du placenta) à l’aide d’un guide en plastique rigide légèrement courbé. Utiliser son index et son majeur pour guider le trajet du dispositif à travers le vagin puis le col.

NB : La marque inscrite sur le cathéter doit être mise au niveau de la vulve (montée du cathéter de 40 cm, approximativement au niveau de l’épaule fœtale)

2. Une fois en place, le guide est retiré
3. Le dispositif intra-utérin est alors relié à un câble adaptateur réutilisable branché sur le monitoring.
4. Après avoir vérifié que l’enregistrement se fait de façon normale, il est fixé sur la cuisse de la patiente pour éviter qu’il ne se déplace

Schéma du dispositif

= enregistrement du rythme cardiaque fœtal par voie dite « interne »

Indication : difficulté à capter le rythme cardiaque fœtal (obésité importante, fœtus mobile ++, …)

Prérequis :
poche des eaux rompues
– repérage des fontanelles et des sutures
absence d’infection génitale active à HSV
sérologies VHB, VHC, VHD, VHE ou VIH négatives
absence de suspicion de troubles de l’hémostase fœtale
– âge gestationnel supérieur à 32 SA

Technique : capteur avec une « spirale » métallique au niveau de son embout que l’on va venir « visser » délicatement au niveau du cuir chevelu fœtal

Schéma du capteur

⚠️ Attention : ne pas oublier de débrancher l’électrode externe au risque que le cardiotocographe interprète le nouveau rythme comme celui d’un jumeau et le décale à +20 bpm

Diagnostic présentation

  1. Technique manuelle
  2. Technique échographique

Méthode : réalisation d’un toucher vaginal à la recherche d’un repère identifiable (cf tableau)

Schéma anatomique

Indication :
✓conseillée en parallèle de l’examen clinique avant toute extraction instrumentale
✓stagnation de la dilatation
✓avant une tentative de rotation manuelle

Méthode : Par voie sus pubienne en coupe axiale

  1. Repérer le coté du dos fœtal
    Repères échographiques :
    -Coupe axiale de l’abdomen fœtal
    -Repérer le positionnement de la vertèbre V
    et de lestomac E
  2. Rechercher la présence ou non des orbites, la
    visualisation de l’un ou des deux orbites fait état
    d’une présentation postérieure
    Repères échographiques :
    -Positionnement des globes oculaires O
    -Ligne médiane
    -Permet de définir un asynclitisme
Echographies
Tableau en fonction des variétés

3. On peut également vérifier l’absence de déflexion cervicale

Echographies explicatives

Diagnostic engagement

  1. Technique manuelle
  2. Technique échographique

Définition : engagement = franchissement du détroit supérieur par le plus grand diamètre de la présentation

  • Méthode par la palpation abdominale : (rarement réalisée)

Signe de Le Lorier : fœtus engagé si impossibilité de placer 2 doigts entre l’épaule antérieure du fœtus et le bord supérieur du pubis.

Signe de Favre : fœtus engagé si distance entre l’épaule antérieure du fœtus et le bord supérieur du pubis inférieure à 7 cm.

Schéma du signe de Favre selon l'engagement
  • Méthode par le toucher vaginal :

Signe de Farabeuf : fœtus engagé quand seulement 2 doigts trouvent place entre le pôle céphalique fœtal et le plan sacro-coccygien.

Schéma du signe de Faraboeuf selon l'engagement

Signe de Demelin : fœtus engagé quand l’index introduit perpendiculairement à la face antérieure de la symphyse pubienne (parallèlement au bord inférieur de celle-ci) vient buter contre la présentation.

Schéma du signe de Demelin selon l'engagement

Astuces : Lorsqu’il est encore possible de crocheter la symphyse (glisser 1 ou 2 doigts entre la tête fœtale et la symphyse pubienne) au cours du toucher vaginal, cela veut probablement dire que la tête fœtale n’est pas engagée

Source images : poster GE Healthcare

Indications :
-Conseillée en parallèle de l’examen clinique avant toute extraction instrumentale
-Stagnation de la dilatation
-Doute sur la présentation par méthode manuelle

Méthode :

  • Par voie transpérinéale en coupe sagittale : L’opérateur peut mesurer l’angle de progression

Repères échographiques :
-Symphyse pubienne
-Crâne fœtal (attention: il ne faut pas inclure la bosse séro-sanguine (B) dans la mesure)

  • En coupe axiale : L’opérateur peut mesurer la distance périnée-table osseuse
    Attention : il ne faut pas inclure la bosse séro-sanguine dans la mesure

Pour la mesure sans appui, des niveaux approximatifs ont été proposés:
‣ > 60 mm = non engagée
≤ 60 mm = engagée
‣ 50 mm = partie haute
‣ 35-40 mm = partie moyenne
‣ 20 mm = partie basse
≠ mesure avec appui: seuil d’engagement ≤ 38 mm

Analgésie

  1. Techniques
    1.1 Péridurale
    1.2 Rachi-anesthésie
    1.3 Peri-rachianesthésie combinée
    1.4 Analgésie obstétricale
    1.5 ALR péri-medullaire pour césarienne
  2. Bloc pudendal

Méthodes d’anesthésie loco-régionale quotidiennement utilisées en obstétrique. Les deux techniques principales qui sont abordées ici sont la Péridurale Lombaire et la Rachianesthésie.

Les avantages qu’elle procure par rapport à une analgésie ou anesthésie intraveineuses :
-Soulagement efficace de la douleur
-Réduction du stress et de l’anxiété
-Maintien de la conscience et de la participation
-Réduction du risque de complications associées à la douleur
-Permet une analgésie en cas de manœuvre obstétricale
-Stabilité hémodynamique avec moins de répercussion sur le bébé.
-Amélioration de l’oxygénation placentaire.
-Diminution effet des médicaments systémiques sur le bébé.

Elles n’augmentent pas :
-Le risque de césarienne ou d’extraction instrumentales.
-Le temps total du travail.
-Les douleurs dorsales post-partum.

Les médicaments utilisés sont de la même famille, mais à des doses et volumes très différents.

Tableau des médicaments utilisés en fonction de leur catégorie : anesthésique local ou adjuvant
Contre-indications des ALR péri-médullaires
Hypotension après ALR péri-médullaire

= chez une patiente perfusée, scopée avec monitorage régulier TA, avec monitorage continu du fœtus recommandé.

Espace péridural = Espace virtuel situé entre la dure mère et le canal osseux, dans lequel cheminent les nerfs spinaux avant de rejoindre le foramen inter-vertébral.

schéma de coupe pour le péridurale
Image d'une échographie pour localiser l'endroit de la péridurale

Espace péridural et espace de diffusion des anesthésiques locaux (DRG = nerf spinal)

Pose : Progression d’une aiguille de Tuohy dans l’espace intervertébral lombaire (L3-L4 ou L4-L5), avec un mandrin liquide en pression constante. Après avoir passé le ligament jaune, une perte de pression se produit sur le mandrin liquide et signe l’entrée dans l’espace péridural. Insertion du cathéter dans l’aiguille, puis retrait de l’aiguille. 4 à 5 cm de cathéter sont laissés dans l’espace péridural.

La solution injectée diffuse au niveau de l’injection et sur plusieurs métamères au-dessus et en dessous (selon volume et concentration) : action sur les nerfs spinaux de ces métamères.

            ->  Analgésie métamérique, durée prolongée par la réinjection dans le cathéter.

L’effet est variable selon la concentration car toutes les fibres nerveuses n’ont pas la même sensibilité aux AL, avec dans l’ordre de sensibilité :
-Fibres végétatives et thermo-algiques -> Effet analgésique et hypotenseur.
-Fibres sensitives tactiles.
-Fibres motrices.

Référentiel d’anesthésie réanimation et de médecine péri-opératoire, CNEAR.

= Injection d’anesthésiques locaux dans l’espace sous-arachnoïdien au sein du LCR (= Intra-thécal).

La solution diffuse jusqu’au fond du cul de sac dural caudalement et de façon variable crânialement (selon volume et concentration). La solution est au contact de TOUTES les racines nerveuses du cône médullaire.

Réalisation : Progression d’une aiguille de Whitacre petit calibre dans l’espace périvertébral lombaire sous le cône médullaire (L3L4, L4-L5), avec passage du ligament jaune puis de la dure mère, jusqu’au reflux de LCR dans l’aiguille. Injection d’une solution d’anesthésiques locaux de longue durée d’action.

Action : Inhibition totale des fibres nerveuses végétatives, sensitives puis motrices des racines du cône médullaire.

        ->     Analgésie/anesthésie plus rapide que la péridurale, dose unique sans réinjection possible

Référentiel d’anesthésie réanimation et de médecine péri-opératoire, CNEAR.

= Réalisation d’une péridurale classique avec, avant d’introduire le cathéter, insertion d’une aiguille de rachianesthésie à travers l’aiguille de péridurale, pour traverser la dure-mère et injecter une faible dose d’anesthésiques locaux. On poursuit ensuite la péridurale à l’identique avec insertion du cathéter dans l’espace péridural.
-> Permet une analgésie rapide grâce à la rachi-anesthésie tout en gardant l’analgésie prolongée par le cathéter.  

Pour l’accouchement voie basse : 
Péridurale = 1ère intention, à proposer à toutes les patientes (hors contre-indications).
Rachianesthésie faible dose (éviter bloc moteur) : Pour les accouchements imminents < 30 min (décision anesthésiste).
Péri-rachianesthésie : patiente hyperalgique, accouchement imminent avec indication de péridurale (haut risque de manœuvre, risques importants à pratiquer une AG).

Objectifs : 
-Diminution sensibilité thermo-algique SANS bloc moteur : AL à concentration basse.
-Equilibre entre analgésie suffisante 
-1ère phase du travail : Analgésie T10-S2
-2nd phase du travail : Analgésie S3-S5 (périnée).

 -> Le niveau métamérique dépend du VOLUME et de la répartition de la solution.

Tableau des cas où la péridurale est recommandée

-> Réglage de référence = mode contrôlé par la patiente :
Bolus à la demande de la patiente lorsque l’analgésie est insuffisante.
-Associé à un débit continu (PCEA) OU par bolus automatiques intermittents (PEIB).
L’administration par bolus permet une diffusion plus homogène de la solution, et une consommation totale plus faible.

ALR = Technique de référence dans l’anesthésie pour césarienne.
Extension d’une analgésie péridurale.
Rachianesthésie.
Péri-Rachianesthésie combinée : prolonge la durée d’anesthésie (intervention prévue longue) ou permet une plus petite dose intrathécale initiale (fragilité HD ou respiratoire).

Seules 5% des césariennes sont réalisées sous anesthésie générale en France.

Avantages multiples : 
-Amoindri les risques liés à l’anesthésie générale (Inhalation, hypotension, anaphylaxie, intubation difficile).
-Epargne en médicaments intra-veineux actifs sur le fœtus.
-Patiente éveillée au moment de la naissance.

Explication des codes des anesthésies en fonction d'une césarienne

= Injection d’un anesthésique local forte concentration pour niveau anesthésique thermo-algique T6 complet satisfaisant et symétrique

Schémas :
-Référentiel d’anesthésie réanimation et de médecine péri-opératoire – CNEAR, presse François-Rabelais, 2018.
-Distribution of Solution in the Epidural Space : Examination by Cryomicrotome Section. Quinn Hogan, M.D., Regional Anesthesia
and Pain Medicine 2002.

Indication : patiente douloureuse n’ayant pas d’anesthésie péridurale ou bien en complément de cette dernière lors d’une extraction instrumentale, d’une épisiotomie ou bien d’une suture de déchirure périnéale

Méthode :

Par voie intravaginale : avec une aiguille de type aiguille de Kobak, on traverse le ligament sacrosciatique et, dès la perte de résistance, on injecte 10 ml d’anesthésique local de chaque côté
-Par voie transpérinéale : On pique à 2,5 cm en dedans et en arrière de la tubérosité ischiatique, en utilisant une aiguille à ponction lombaire.

Schéma explicitant la démarche à suivre pour le bloc pudendal
1️⃣N. ilio-inguinal et génito-fémoral
2️⃣N. Cutané postérieur de la cuisse
3️⃣N. Pudendal